Burn out au travail ou épuisement professionnel, suis-je concerné ?
L’épuisement professionnel ou burn out au travail est un syndrome à quatre dimensions. Les travaux scientifiques de recherche permettent de concevoir le burn out comme un processus de dégradation du rapport subjectif au travail. 4 dimensions décrivent ce processus :
- L’épuisement émotionnel, psychique et physique en est la plus centrale. C’est le sentiment d’être totalement vidé de ses ressources. Se sentir frustré, être fatigué d’aller travailler, avoir de la difficulté à composer avec les autres au travail, manquer d’appui. Les temps de repos habituels ne suffisent plus à soulager cette fatigue, qui devient chronique.
- Le détachement ou cynisme vis-à-vis du travail. La personne éprouve moins d’empathie pour les autres, se sent détachée de son travail et se désengage peu à peu. Elle est négative et dure. Une barrière s’érige entre elle et les autres.
- Le faible niveau voire la diminution de l’accomplissement personnel au travail. Le burnout se caractérise par une dévalorisation de soi, l’impression d’être inefficace, de ne pas être à la hauteur du poste.
- La dépersonnalisation. Les pensées et sentiments semblent irréels ou ne pas appartenir à soi-même. La personne se voit faire son travail, comme dédoublée.
Comment savoir si je suis en burn out ?
Se sentir triste ou déprimé fait partie de la vie et ne peut être évité. Les aléas de la vie, les choses qui ne se déroulent pas comme on l’avait imaginé ou pas comme on le voudrait, les événements difficiles sont le lot de tout un chacun. Notre moral prend un coup, et nous nous sentons triste ou à fleur de peau. Notre sommeil est perturbé, nous avons moins envie de voir nos amis et tout ça nous inquiète. Bref, nous sommes moroses et autour de nous voilà qu’on nous parle de dépression… Or la morosité disparaît généralement après une ou deux semaines, surtout si la situation qui l’a déclenchée s’améliore.
Mais si ces sentiments persistent au-delà de deux semaines, il est important de demander de l’aide.
Consulter un.e praticien en psychologie permet d’éclairer la situation. Et avec un suivi, il/elle apporte l’écoute et les outils nécessaires à la guérison.
Quelle est la différence entre burn out ou dépression ?
Même si des caractéristiques communes existent entre burn out et dépression sur le plan des symptômes, le burn out se différencie de la dépression en ce qu’il s’exprime en premier lieu dans la sphère professionnelle. Ce qui n’est pas le cas pour la dépression, qui s’étend sur tous les aspects de la vie et demande un traitement plus global.
Le burn out ou épuisement professionnel décrit un processus de dégradation du rapport subjectif au travail.
Burn out et addiction au travail ?
Les personnes dépendantes au travail, incapables de s’en détacher psychologiquement, travaillent de façon compulsive et effectuent de nombreuses heures de travail. Elles fournissent un travail qui dépasse les attentes de l’employeur, et travaillent tant, que leur vie privée s’en trouve affectée. Pour ces personnes très investies, un changement brutal dans leur environnement professionnel ou une remise en cause majeure de leurs compétences ou de leur travail, peut provoquer une crise identitaire. Et voilà qu’elles risquent de plonger dans un syndrome d’épuisement professionnel.
Quelles sont les causes de l’épuisement professionnel ou burn out ?
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Les facteurs liés au travail
- Les exigences au travail :
Délais et objectifs irréalistes ou mal définis, horaires excessifs, quantité de travail trop importante, interruptions fréquentes.
La difficulté à concilier vie professionnelle et vie personnelle a également des répercussions sur la santé des travailleurs.
- Les exigences émotionnelles :
Contacts difficiles avec le public, violences verbales (propos désagréables, insultants, humiliants), devoir afficher vis-à-vis du public (clients par exemple) des émotions en contradiction avec son ressenti.
- Le manque d’autonomie et de marges de manœuvre
- Les mauvais rapports sociaux et relations de travail
- Les conflits de valeur et la qualité empêchée :
Perdre le sens de son travail ou ne pas en trouver, avoir l’impression que son travail est inutile
- L’insécurité de la situation de travail :
La peur de perdre son emploi, retards dans le règlement du salaire, précarité d’un contrat
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Les facteurs liés à la personne elle-même
Les études montrent que les traits de personnalité jouent un rôle dans la survenue de l’épuisement au travail. Voici quelques traits « fragilisants » :
- L’instabilité émotionnelle
- Le caractère consciencieux (être méthodique, soigné, organisé, méticuleux, persévérant…)
Un autre aspect individuel à prendre en compte est l’importance du travail dans la vie de la personne. Son degré d’investissement, et en l’occurrence un niveau d’engagement fort est un facteur qui participe au risque de burn out.
Ces facteurs individuels ne réduisent en rien l’influence des facteurs de risques psycho-sociaux liés au travail dans l’émergence de l’épuisement professionnel.
Comment réagir face à l’épuisement professionnel ou burn out ?
La prise en charge d’un travailleur en burn out est à adapter en fonction de la gravité des symptômes et se fait en plusieurs étapes. Le plus souvent, un temps d’arrêt de travail offre le repos. Ce qui peut permettre la reconstruction identitaire, la réflexion et la renaissance du désir de travailler. Le retour au travail reste possible dans ce cas de figure.
Pour permettre la reprise du travail, il est nécessaire de déployer des actions du côté du travailleur présentant le syndrome mais aussi dans son environnement de travail. Autrement dit son responsable et plus largement l’équipe et le collectif de travail qui l’entourent doivent participer à une modification de la situation.
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La prise en charge individuelle du burn out : aider le travailleur à reprendre pied
L’objectif est de prendre des mesures afin de rétablir l’équilibre de la personne, en agissant à la fois sur sa sphère professionnelle et sa vie personnelle. En parler au médecin du travail ou à son médecin traitant est indispensable. S’arrêter de travailler pour prendre du recul est le plus souvent la première étape pour sortir de la spirale de l’épuisement professionnel.
Par ailleurs, une prise en charge en psychothérapie est recommandée en ce qu’elle permet, sous le sceau du secret professionnel, de confier tous les aspects de la situation, sans se sentir influencé par un parti pris. Ce travail donne le temps de comprendre ce qui s’est passé et amène à revisiter ses envies, priorités, besoins, possibilités. Enfin, il permet également de mettre en place un plan d’action.
Se reconstruire après un burnout passe parfois par la remise en question de ses choix professionnels, du sens donné au travail. Se faire accompagner dans ce questionnement, grâce à la démarche de bilan de compétences, participe à la reconstruction de l’identité professionnelle « bousculée ».
Quoiqu’il en soit, il est important d’informer les instances représentatives du personnel, et notamment le CHSCT, car il existe des dispositions réglementaires qui peuvent être utilisées en cas de burnout.
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Agir sur l’environnement professionnel
Informée, l’entreprise doit identifier les facteurs qui ont pu favoriser l’apparition et le développement du syndrome d’épuisement professionnel. Mais aussi s’employer à corriger la situation ainsi analysée. « Adapter le travail à l’homme et non pas l’homme au travail » constitue le fil rouge de cette démarche de modification des conditions de travail.
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